samedi 30 juillet 2016

Goodbye Tea Time !

Vous savez, dans un mois je rentre. Pour la première fois depuis quatre ans, je m'installe. En août 2012 j'étais partie à l'aventure pour ma troisième année d'études, une année Erasmus dans le nord de la Finlande. Depuis, j'étais vaguement revenue, rapidement défait et refait mes valises, mais cette fois j'ai mon nom sur une petite boite aux lettres parisienne. En septembre, je ne serai plus italienne, ni espagnole, ni anglaise ni finlandaise.  En septembre, je serai parisienne. En septembre, je serai étudiante à nouveau. En septembre, je serai rentrée.



Alors oui, c'est un peu the end of an era. Mais c'était une fin programmée car je travaille à mon rêve depuis que je suis partie, et cette fois ça commence à sentir la concrétisation. Si vous avez lu mon à-propos, vous saurez peut-être que j'aspire à devenir interprète, que je vis pour les langues, le plaisir de les parler et les étudier et d'en faire toujours plus. Ces années ont été riches de tout, et maintenant je commence un master qui va m'aider à concentrer une partie de ce que voyager m'a appris en un futur dream-job. J'ai envie de le crier fort, je veux devenir interprète et JE VAIS DEVENIR INTERPRÈTE. Bon je me calme. En fait je commence un master à l'université Paris Diderot, c'est un Master assez récent en Interprétation et Médiation Sociale et Commerciale et bah, laissez-moi vous dire, c'est le dream master pour moi. Et même si ça veut dire ralentir sur le voyage un moment, ce sera pour mieux repartir ensuite grâce à mon métier. Ce ne sera plus le même type de voyage, mais on arrête pas comme ça, je vous assure ! 



Je suis partie il y a quatre ans, quand même. J'avais le cœur brisé mais je commençais à le soigner. Je partais à peu près persuadée que personne ne m'apprécierait, que j'aurais du mal à me faire des amis, que c'était écrit sur ma tronche que j'étais bizarre, intello, hautaine, ridicule, et d'autres trucs. Il m'a fallu du temps, mais je me suis rendue compte qu'en fait, bah non.

Y'a rien d'écrit sur ma tronche, y'a juste plein de tâches de rousseur. Des amis, je m'en suis fait beaucoup, et des vrais en plus, des gens sur qui compter, avec qui pleurer et rire et vivre des trucs incroyables. Sans compter ceux que je retrouve en France à chaque retour et que j'ai hâte de revoir plus souvent ! Pourtant il m'a fallu beaucoup de voyages, beaucoup de réflexion et beaucoup d'amour pour m'accepter comme je suis, et comme je veux devenir. J'ai fait la paix avec plein de versions de moi et avec pas mal d'événements du passé. J'ai aussi accepté de vivre au jour le jour sans penser à ce que je manquais en n'étant pas en France. En partant ça me serrait la gorge de ne pas voir mes frères et sœurs grandir, dans leurs étapes importantes. En fait je suis tellement fière de chacun d'entre eux que je me dis que they are doing just fine. Et comme ça j'ai appris à donner de l'importance à chaque moment que je passe avec les gens. A préférer passer une belle après-midi à se parler avec ma famille plutôt que d'être là pendant des mois et de se croiser uniquement. Tout est précieux, et on ne peut pas être à deux endroits à la fois alors j'ai décidé de m'ancrer où je suis, quand j'y suis, pour ne rien perdre de ce que je vis.



 Et puis ces voyages, c'est comme des diapositives que je me passe dans la tête quand j'ai rien à faire. J'ai des bouts de moment, des bouts de paysages et de personnes, des instants, des phrases, de la musique et c'est une collection qui vaut de l'or. Tout ça m'a aidé à devenir qui je suis et je ne sais pas bien me définir, mais je sais que je me préfère à mes brouillons des années passées. Ces années, elles sont dans moi, elles sont moi, je les respire tous les jours. Mes habitudes, mon corps, ma tête, ma vision de la vie, mes relations tout a évolué, tout s'est imbibé de ce que j'ai vécu et voilà. Voilà. Je vais arriver en France le cœur grand, la tête pleine et même si c'est passé très vite tout ça, damn it c'était génial.



Et puis c'était génial de vous le raconter depuis trois ans. C'était génial que vous me lisiez. C'était génial de faire partie d'une communauté de petits blogueurs et d'avoir l'impression de vous avoir aidé d'une manière ou d'une autre à préparer vos voyages ou à vous lancer. Mais oui, j'arrête le blog. D'abord parce que ça fait quelques temps que je me sens égoïste des mots. J'ai un peu perdu l'envie de raconter, et je préfère arrêter avant que ça commence à se voir trop. Aussi parce qu'il me reste un tout petit mois à passer à l'étranger et que je le garde pour moi. Et puis je suis concentrée, je bosse, je lis, je fais de mon mieux pour être à la hauteur du master et de la carrière que je commence, et ça ne sera pas de la tarte, alors je fais un choix. De toute façon vous ne raterez pas grand-chose, il fait tellement chaud en Italie que je voyage peu! Et puis j'arrête de me justifier, je crois que c'est une fin logique, elle arrive au moment où évidemment j'ai moins de choses à raconter, mais croyez-moi, quand j'aurai de nouveau des choses à dire, vous serez les premiers à le savoir. Après ce dernier post, mes comptes des réseaux sociaux vont redevenir plus personnels, et ma page facebook servira d'album souvenir.



Ceci est le dernier post. Et ça sera pas grave. Si j'ai appris un truc sur ces quatre superbes années, c'est bien que plutôt que d'être triste de partir, il faut être heureux de tout ce qu'on a fait. Et ça a l'air super bête comme leçon, mais avant je ne savais pas. Je ne voulais pas laisser glisser les choses, je ne voulais pas qu'elles s'en aillent. Mes au revoir étaient des déchirements, chacun un mini deuil des choses que je ne vivrais plus. Depuis j'ai revu beaucoup de personnes à qui j'avais du dire bye, et on s'est retrouvés dans la joie. Il faut prendre le meilleur, quand c'est là. Alors je vais faire pareil avec le blog. Il est précieux pour moi, j'y ai mis beaucoup d'amour, j'espère que ça s'est vu. Et si je ne vous ai pas encore inspiré, je vous laisserai là-dessus. Voyager, c'est de loin le plus bel investissement que vous puissiez faire. Avant d'acheter une voiture, pensez-y. 

Mrs O.